Alors même que les fées posaient le pied pour la première fois sur Terre, elles furent subjuguées par la beauté du paysage qui s’offrait à elles et venaient récompenser leur effort pour survivre. Au milieu d’une plaine fertile entourée de forêts, de lacs et de plantes colorées, elles rirent, composèrent des poèmes et s’attelèrent à la construction de la Nouvelle Cité. Immense, recouvrant des dizaines de kilomètres, chaque habitation est magnifiquement travaillée et décorée, les avenues sont toutes de marbre pavées, des bosquets enchantés exhalent de sublimes senteurs, tandis qu’au cœur de la cité se dresse la Tour de Cristal, où les quatre grands Domaines peuvent se réunir pour discuter des affaires du monde. Et dans la Nouvelle Cité, un interdit tout théorique et tacite réprouve l’usage de la violence, aussi souvent réaffirmé que transgressé.

À l’Est de l’océan Atlantique, loin sous la surface, se trouve un gigantesque dôme de cristal, une merveille pourvue de fresques sculptées sur des centaines de mètres. Sous ce dôme, de l’air et une cité merveilleuse, principale cité du Domaine de la Lune, où les algues géantes se dressent en forêts lumineuses, où les habitations semblent faites d’opales et où les illusions subjuguent le chaland à chaque coin de rue. On accède la à la cité par un miroir de déplacement magique ou via un gigantesque tunnel cristallin qui relie la Perle à la côte la plus proche.

Au cœur des massifs forestiers du Dol Ilvar se tapit le Bois-Sorcier, un enchevêtrement d’arbres gigantesques et magiques dans lesquels sont perchés des habitations, des arènes et des théâtres. Sauvage cependant, la cité mère du Domaine de la Terre est pleine de danger, qu’il s’agisse d’enchantements contre les intrus, de faune et de flore agressive, car telle est la philosophie du Domaine : une nature indomptable et violente dans laquelle seuls les plus fortes des fées peuvent survivre.

Dans la région nordique de l’Uthil se cache une ville de granit, immuable et imposante, vouée au calme et à la méditation. En son centre, les Trois Fleurs, des palais sculptés dans la pierre évoquant des roses, où siègent les trois Dames du Domaine. Partout des amphithéâtres où les orateurs s’expriment, des cercles philosophiques et des cavernes de cristal où les fées du Soleil recherchent de nouvelles applications à leur magie.

Ô Crannog la farouche, la redoutable. Gigantesque métropole, seconde après la Nouvelle Cité en taille, dans un style architectural proche de cette dernière, toute en encorbellements, sculptures et marbre, elle est cependant ceinte de haute murailles tandis qu’en son cœur se trouve le Mont de l’Épée, un pic sorti du sol par magie, entièrement percé de murs, et de redoutes, imprenable citadelle de pierre et de magie. La cité capitale du Domaine de Mars est aussi élégante qu’inquiétante, et partout les bannières des guerriers fées font de l’ombre aux ménestrels qui narrent les plus hauts faits d’armes des sires immortels.

Au Nord de la région d’Estremos, au centre de la péninsule, existe un lieu très particulier, un lieu né exclusivement de la magie. De hautes et vastes collines, au milieu d’une mer intérieure couleur saphir. Au sommet des collines et sur les rives, la débauche règne. À toute heure du jour et de la nuit, des amants sans pudeur côtoient des fées résolues à tuer ou périr dans des duels à mort n’ayant d’autre but que de procurer sensations fortes et amusements. Partout des ménestrels narrent de fabuleux contes sans se laisser troubler par les spectaculaires illusions qui transforment sans cesse un paysage dont certaines fées peinent à s’évader. Oui, ici tous les plaisirs peuvent être comblés, et même les mortels capables de parvenir jusqu’au Festival y sont admis. Mais si entrer est une chose, partir en est une autre…