Messages : 40 Date d'inscription : 19/09/2015 Admin Féérie
Sujet: Mais au fait, c'est quoi une faë ? Sam 26 Sep - 9:03
C'est quoi une faë ? Partie I : Les fondamentaux
Les faës. Deux petits mots si riches d’interprétations, mais nous nous bornerons ici à un bref tour d’horizon. Les faës donc, sont une espèce humanoïde. Grands et beaux les représentants des deux sexes correspondent aux fantasmes physiques des humains dans tous les domaines, émettent une douce lueur dorée presque imperceptible et sont plus vifs, plus résistants, plus habiles et pourvus de magie. Ils sont dotés d’organes génitaux similaires à ceux des humains mais ils n’ont pas plus de sang dans les veines - ayant à la place un ichor noirâtre à l'odeur entêtante - que le besoin d’évacuer des nutriments. De fait, ils ne mangent et ne boivent qu’une nourriture magique, l’ambroisie, pouvant se présenter sous la forme de grappes semblables à des raisins, qu’ils transforment en divers produits selon leurs goûts. Toute nourriture humaine les rendrait malades, ce qui n'empêche pas certaines faës d'organiser des chasses, à l'ours, au cerf, pour le plaisir de la traque.
Par ailleurs les faës ne donnent pas naissance à leurs congénères. Ceux-ci naissent de cocons, les Athamées, sortes de chrysalides à la fois plantes et organismes vivants, qui poussent par magie au sein des bois les plus denses et les plus obscurs. Les athamées naissent d'eux même, sans qu'il soit besoin de les pondre ou de les créer, mais seulement dans le voisinage de certains arbres chargés d'énergie mystique, qui se sont mis à pousser avec l'arrivée des faës et de la magie. Les faës en sortent physiquement identiques à leurs aînés, dotées d’un corps fonctionnel, mais vierges de connaissances aussi bien que de forces, et doivent être guidées par une ou plusieurs faës pour survivre. Détruire ou porter atteinte à une athamée est l’un des rares actes universellement considérés comme vil par toutes les faës. Il arrive, extrêmement rarement - on parle d'une fois toutes les dix mille années humaines au plus - que deux ou trois faës jumelles sortent du même athamée. Auquel cas elles partagent un lien psychique incroyablement fort, savent où sont les autres et sont unies inextricablement. Ce cas de figure est le seul chez les faës qu'on peut rapprocher de la notion de frère et de soeur chez les humains, et les jumeaux sont en général des personnages qui ont marqué les chroniques des faës et autour desquels gravitent diverses superstitions et croyances.
Cette magie que nous avons évoquée est très variée. Les faës peuvent conjurer de puissantes malédictions, en appeler à la puissance des éléments, forger des épées aux propriétés surnaturelles, tisser de subtiles illusions… chaque individu a ses points forts même si bien sûr toutes les faës ne sont pas égales en terme de potentiel magique et de puissance.
Ces êtres n’ont que peu de faiblesses. Ils peuvent se passer de manger relativement longtemps, les coups les plus puissants ne sauraient avoir vraiment raison d’eux, et il n’existe que quelques méthodes précises pour tuer une faë. La magie tout d’abord, ou une arme enchantée, sont les méthodes les plus usitées par les faës pour régler leurs comptes. Par ailleurs si l’on arrive à décapiter une faë, et ce avec n’importe quel outil, elle ne pourra y survivre. Enfin le fer sous sa forme de métal est absolument mortel pour les faës bien qu’elles n’aient aucune théorie expliquant la chose. Ainsi une dague, un pendentif, n’importe quel objet composé exclusivement de fer entrant en contact avec la peau d’une faë provoquera une intolérable souffrance se traduisant à terme par la mort. C’est la raison pour laquelle les humains ont l’absolue interdiction de travailler le fer sous peine d’exécution sommaire
C'est quoi une faë ? Partie II : Vie quotidienne et psychologie
Sur le plan de la société, les Faës sont impossibles à catégoriser de façon nette mais deux grands modèles s’affrontent. Certaines faës ont choisi d’ériger des villes et de grandes demeures. Ces cités privilégiant l’esthétique, la poésie et l’espace sont toutes faites de grands jardins, de pierres précieuses et de beaux marbres, chaque demeure même celle de la faë la plus humble étant spacieuse, et ornementée avec art. Dans ces cités l’art est porté à son plus haut degré sous la forme de musique à tous les carrefours, d’illusions magnifiques, de ballets et de danses enflammées, tandis que des duels prévus de longue date attirent les foules, ou que des amoureux passionnés aux frasques flamboyantes suscitent des ballades de conteurs et de ménestrels.
Et si une faë doit se rendre dans quelque cité éloignée, qu’à cela ne tienne. Les immortels marchent vite, courent longtemps, se reposent fort peu, et profitent de chaque instant de leurs voyages. Quelques-uns d’entre eux cependant, les guerriers, les seigneurs faës, possèdent des étalons Menlveis, une race de chevaux aux propriétés magiques se déplaçant à un train d’enfer. Cela étant dit le mode de déplacement entre deux endroits le plus populaire est sans conteste l’usage de Lilms, une paire de miroirs accordés magiquement. Entrer dans l’un, c’est ressortir par son jumeau. Il en existe dans chaque ville et lieu important et connu. Pour rester dans le domaine des objets et de la production, notons que les faës usent d'assez peu d'écriture. Elles savent bien entendu lire et écrire pour une bonne partie - écriture prenant la forme de glyphes empreints de magie - mais au vu de leur espérance de vie en théorie infinie, une bonne part des connaissances peut être conservée oralement. Cependant certains textes de première importance sont gravés dans le marbre ou sur d'autres matériaux propices à une longue conservation tandis que certains sortilèges sont tracés sur des rouleaux en peaux. Mais les Faës n'ont ni livres, ni archives, ni administration et autres presses à papier.
Les faës citadines, cependant, divergent des faës sylvestres. Ces dernières, minoritaires, sont attachées à la nature telle qu’elle est, se repaissent du spectacle anodin des amours du rouge gorge aussi bien que du triomphe sanglant de la lionne face à la gazelle. Bâtissant leurs habitations dans de grands arbres ou dans des grottes souterraines et sculptées avec art, moins débauchées que les citadines, les faës sylvestres peuvent cependant se montrer tout aussi perfides, moqueuses et égoïstes que leurs cousines.
Et la psychologie des faës, justement, est complexe. Sur le chapitre de l’amour par exemple les faës sont aussi variées qu’impossibles à enfermer dans des mœurs précises. Certaines sont engagées dans une relation unique durant depuis des siècles, d’autres forment de véritables bandes amoureuses tandis que certaines, mélancoliques et introverties n’ont nul attrait pour les choses de la chair. Cela vaut aussi pour tous les aspects de leur psychologie. La plupart des faës sont enclines aux émotions violentes et extrêmes, ce qui les amène plus souvent qu’à leur tour à se combattre dans des duels allant, de temps en temps, jusqu’à la mort de l’un des combattants ou à apprécier des spectacles guerriers, et la guerre en général. C’est aussi dans l’esprit faë d’être souvent cruel, et de se repaître de l’humiliation d’autrui si elle est infligée habilement, ou de jouer avec les émotions d’autrui, même si en cette matière comme ailleurs il y a des exceptions. En somme la faë n’agit que pour elle et par elle et la notion de morale lui est plus ou moins inconnue.
Enfin rares sont les faës pouvant se prévaloir d’une autorité quelconque sur leurs semblables. L'administration n’existe pour ainsi dire pas, et les classes sociales non plus. Ainsi, par exemple, une faë désirant s’installer en ville trouvera toujours un mage contrôlant des golems pour lui bâtir une demeure contre une faveur, faveur plus ou moins importante selon l’ampleur de la demande. Les faveurs, en effet, sont la seule vraie monnaie entre faës. Et les faveurs accumulées jamais ne sont oubliées, et gare à celui ou celle qui ternira son nom en ne rendant pas le service demandé en échange d’un autre.
Cependant il y a des cas particuliers. Certaines faës sont exceptionnelles. Exceptionnelles de bien des façons. Certains et certaines sont des guerriers réputés invaincus, des généraux redoutables et des duellistes phénoménaux, d’autres encore sont des sages réputés pour l’intelligence de leurs avis et la finesse de leur esprit et ainsi de suite. Ces êtres rares attirent d’autres faës autour d’eux à la manière d’une étoile à l’irrésistible gravité, et finissent par former des bandes, voire pour les plus notables d’entre eux, de vrais petits royaumes dont ils sont les seigneurs incontestés. Incontestés car, s’il est abject de réduire par la force une faë à la servitude, si aucune faë ne peut être contrainte d’en suivre une autre, une fois qu’elle a librement prêté le serment chevaleresque de suivre un seigneur faë, d’impitoyables malédictions s’abattront sur elle si elle s’en dédie. Les plus grandes de ces principautés, les plus étendues et les plus prestigieuses sont au nombre de quatre et sont appelées des Domaines. Bien sûr il existe aussi toutes sortes de bandes, plus ou moins importantes, ne s’embarrassant ni de serments ni d’honneur, tandis que tout ce monde, qu’il s’agisse de clans nomades, de petites bandes ou des Domaines, est traversé par des rivalités et des conflits menant parfois à des batailles terribles mêlant la magie et l’épée.
Comme nous l’avons dit il existe quelques seigneurs des Faës, dont la gloire attire des fidèles volontaires, mus par l’admiration, le désir de voir le prestige de leur seigneur rejaillir sur eux, et ainsi de suite. Il en existait tant et plus dans l’Ancienne Féérie, de ces beaux sires. Et leurs Domaines, ces regroupements de cités et de forêts habitées sous l’autorité d’un seigneur des faës ayant la taille d’un royaume, étaient eux aussi innombrables. Mais depuis l’Exode les choses ont bien changé et seules quatre factions, quatre seigneurs parmi les leurs, ont attiré suffisamment de fidèles et accumulés suffisamment de prestige pour fonder des Domaines. Voici ce qu’on peut en dire.
Le Domaine de Mars : Il regroupe les faës les plus ombrageuses et, sans doute, les moins équilibrées. Promptes à la violence, particulièrement friandes de duels et de jeux de guerres entre humains, elles sont aussi le code d’honneur le plus strict parmi les leurs. Par exemple il leur est formellement interdit de tuer une faë désarmée, d’attaquer en supériorité numérique… Leur Domaine couvre une bonne part du Gadreth de l'Ouest et leur capitale est Crannog, une terre désormais couverte de hautes spires s’élançant jusqu’aux cieux, d’avenues où pendent d’immenses bannières d’ennemis vaincus. Mais ce code d’honneur complexe et fort long peut facilement être contourné par une faë rusée… Ce sont aussi d’habiles artisans et forgerons, les seuls notamment à pouvoir créer les Lims, ces grands miroirs qui permettent de se déplacer instantanément d’un point à un autre. Enfin, citadins et conquérants dans l’âme, explorateurs, amateurs des sensations les plus fortes et les plus débridées, les faës de Mars sont respectées et craintes par quiconque possède un peu de bon sens. Il est dirigé par Yselmir, celui dont jamais la lame ne rate la cible.
Le Domaine de la Lune : Il agglomère une variété impressionnantes de faës aux idéaux divers. Il s'agit des seules faës à habiter principalement dans de grandes cités sous marines construites sous l'Océan du Dragon. Très habiles pour comploter, jouer avec les mots et user d’habiles subterfuges, l’arme de ces faës est sans conteste l’esprit et l’intellect. Agissant dans la discrétion, avec une douceur parfois mortelle, les faës de la Lune sont aussi les plus grands conteurs parmi les leurs, prompts à enrober leurs intentions parfois discutables de circonvolutions et d’artifices. Les lunaires détiennent aussi un grand secret, celui du changement de forme. Le maître ou la maitresse de ce domaine est une faë au visage inconnu et à l'identité mystérieuse qu'on appelle le Sans Visage.
Le Domaine du Soleil : Contemplatives et pensives sont les faës du Soleil. Poètes sans rivaux, ces êtres savent apprécier les cycles immuables de la nature et des naissances. Leur philosophie, basée sur la recherche de la sagesse, de la pensée pure et authentique les fait parfois s’arrêter en pleine marche et méditer pendant de nombreuses heures devant un bourgeon en apparence anodin. Plus prosaïquement pour tout ce qui touche à la guérison et à la levée des malédictions, ce sont ces faës qu’il faut consulter. Leurs terres couvrent une vaste portion de l'Uthil. Par ailleurs ces faës sont généralement neutres dans les conflits qui agitent les leurs, et traitées avec une déférence respectueuses par les autres. Le domaine est dirigé par trois sœurs jumelles, dont la sagesse n'égale que la beauté.
Le Domaine de la Terre : Si le Domaine de Mars représente l’idéal du guerrier poète, du bretteur raffiné aux traits d’humour piquants, le Domaine de la Terre est la brutalité primitive, la puissance animale et la nature inextinguible. Les faës de la Terre ont des enclaves dans toutes les grandes forêts du Gadreth et du Dol Ilvar. De vastes cités perchés dans les séquoias, des chênes dont les frondaisons bruissent de murmures, tels sont leurs habitats. Lors d’une bataille ils attaquent avec la seule férocité de leurs poings et de leurs mains, maîtrisant parfaitement l’art d’infliger de terribles dégâts à main nue. Les arbres, les fleurs, et les lagons de leurs domaines boisés sont sacrés et malheurs à l’imprudent qui les souillera. Il s’agit aussi des faës les plus isolationnistes, les plus secrètes. Le maître de ces bois est Tholvun l'Arbre-Faë, une faë dont la maîtrise de la n ature est si grande qu'il fait partie intégrante de la forêt.
Spécialités : Si les faës disposent de toutes sortes de pouvoirs magiques très variés, il en est dont les principes sont gardés secrets par les experts des Domaines. Ces faës éminentes, rares, disposent de pouvoirs propres à leurs factions. Pas spécialement plus puissants qu'une technique qu'aurait développé une puissante faë solitaire, mais tout du moins exclusifs. On peut citer :
- Les faës de Mars qui sont les seules à savoir fabriquer les Lims, des miroirs permettant le déplacement instantané de l'un à l'autre. Et qui sont plus généralement les plus expertes en matière d'objets enchantés, surtout quand il s'agit d'armes.
- Les faës de la Lune, certaines d'entre elles, après de longues études, pouvant prendre l'apparence d'une faë ou d'un humain après un contact physique prolongé et devenir lui en ce sens que leurs souvenirs cohabiteront avec ceux de l'être copié. Idéal quand il s'agit d'infiltrer un endroit qui ne veut pas de vous. Bien sûr le procédé peut être détecté par magie...
- Les faës du Soleil, certaines d'entre elles étant assez capables pour ramener à la vie un être très récemment décédé (une dizaine de minutes) et ce sans qu'il ne subisse de séquelles.
- Et les farouches guerriers faës du Domaine de la Terre qui maîtrisent une forme de métamorphose un peu différente de celle des lunaires. Si beaucoup peuvent faire pousser des griffes, des crocs voire des appendices empoisonnés lors d'un combat, certain, les plus habiles, sont capables de se métamorphoser entièrement en une bête surnaturelle allant du loup géant à la chimère mi serpent mi faë. Quoique très puissantes, ces formes font peu à peu perdre le sens commun et la raison à ceux qui en usent trop fréquemment sans marquer de pause et revenir à eux, et ces gens en viennent à se confondre avec l'esprit animal.
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