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 Yselmir de Mars

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Date d'inscription : 26/09/2015
Yselmir de Mars

Yselmir de Mars
MessageSujet: Yselmir de Mars   Yselmir de Mars EmptyMer 17 Aoû - 21:04

Yselmir de Mars
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Identité
Yselmir de Mars est né d’un athamée il y a environ huit-mille années humaines ce qui faisait déjà de lui une fée relativement ancienne avant l’Exode et, en ces jours tristes, il est l’un des doyens parmi les immortels. Il dirige le Domaine de Mars, une activité qui nécessite sa constante vigilance tant Mars regroupe les orgueilleux et les fiers à bras autant que les nobles et les courageux. Ainsi, il distribue faveurs et punitions, se lance dans de périlleuses aventures avec ses féaux pour en tirer gloire et prestige. C’est en somme un noble guerrier dont le pouvoir repose sur l’honneur et la force, si on en parlait selon des critères humains. Et puis, comme la plupart des combattants féériques, c’est aussi un poète, un artiste, un penseur, un jouisseur. Mais cela cache d’autres activités, plus obscures. La création de terrifiantes armes magiques, la planification depuis près de deux millénaires, les longues heures passées à scruter l’horizon… Yselmir de Mars est un seigneur mais ne saurait être résumé à cet archétype.
Détails
Psychologie
Comme toutes les fées Yselmir a accès à la magie. Ses talents en la matière sont assez honorables. Enchantements, rituels, sculpture du vivant, il ne démérite dans aucun domaine en particulier mais n’excelle dans aucun. Si on devait le comparer à la plupart de ses semblables, il serait dans la moyenne haute, mais face aux talents occultes d’une Titana du Soleil, il n’est rien. Non, son talent est ailleurs. Nul n’a plus de connaissance que lui dans l’art de la guerre. Personnellement il est un combattant sans égal, maniant Ecthelion, l’épée qui tranche toute chose, avec une technique et une habileté laissant rêveurs les épéistes les plus doués, allant au combat dans une armure en yvreth, un matériau magique rarissime rapporté de la dimension d’origine des fées, perpétuellement protégé des coups et de la magie par moult enchantements. Mais c’est son talent de tacticien et de meneur qui lui vaut l’adoration de ses suivants et sa position de seigneur des siens. Pendant la Guerre de l’Exode, il tint en respect les Noirs Parleurs à la tête de millions de fées combattantes, menant des percées, conduisant d’audacieuses offensives, attirant l’ennemi dans des pièges mortels, et s’il dut finalement accepter la défaite et se résigner à une fuite déshonorante, il se battit pied à pied, jusqu’au bout, à la tête des Chasseurs Ecarlates, sa garde rapprochée.
Yselmir est un seigneur des fées. Et la caractéristique la plus remarquable chez ces êtres ayant amené à eux des fées immortelles leur ayant juré de leur plein gré serment de fidélité au détriment de leur nature vagabonde, c’est l’orgueil. Il est fier et ne supporte ni insultes ni rumeurs infamantes, ce qui peut évidemment constituer un travers certain. C’est aussi une fée et un combattant, avec tout ce que ces deux choses combinées impliquent de sens de l’honneur poussé à l’extrême. Comme bien des siens il est exalté par le défi et les duels, les combats épiques et les affrontements honorables et difficiles. Si la parole donnée est capitale pour une fée beaucoup d’entre elles vont dire une vérité qu’ils pourront travestir ou contourner sans la bafouer, usant de stratagèmes pour déguiser leur pensée, l’intelligence et la ruse valant autant que l’honneur. Mais lui ne s’y résoudra que dans la plus extrême nécessité, préférant la confrontation des volontés et la hardiesse aux jeux d’esprits et aux tentatives de manipulations dans lesquelles, au demeurant, il n’est pas aussi subtil que d’autres. C’est avant tout un chef, un guerrier, un noble, pas un intriguant ou un calculateur perfide.

Cependant cette vision archétypale n’est pas la seule à travers laquelle on doit le considérer. Si l’orgueil est un travers, il en a un autre, la mélancolie. Toutes les fées nées avant l’Exode regrettent leurs terres d’origines, les douces merveilles de Tir Eneid, la planète blanche, les jardins d’Alinor la Belle, le chant immaculé du Grand Arbre des Âges… Mais lui plus qu’aucun autre peut être. Il ne se passe pas un lever de soleil sans qu’une part de son esprit ne s’évade en des temps révolus, en d’autres lieux où le plaisir et la magie régnaient sans trêve. Il connaît des accès de morosité et d’isolements dépressifs où il chante et compose des vers cruels et empreints d’une terrible tristesse, maudissant le sort qui s’est abattu sur le Peuple Glorieux. Cet état, il le cache, car il jouit tout de même de l’affection et de l’amour des siens, de la gloire qui est la sienne et de l’aura qui l’entoure, mais parmi son proche entourage on sait que quand son regard se voile et que, du plus au sommet de Crannog, il tourne son regard vers l’Est, il vaut mieux se taire et respecter cette douleur exacerbée depuis vingt vies d’humains, respectant son droit à souffrir sur la lame acérée de son chagrin.

Et cependant. Il n’est pas résigné, il n’est pas dans l’acceptation d’un sort inéluctable. Si sa mélancolie est exceptionnelle, son désir de revanche l’est aussi. Car sans cesse il pense, il rêve au jour glorieux où les fées, nombreuses et ayant retrouvé toute leur gloire d’antan, dotées des armes sortant des forges mystiques de Crannog, reviendront en force dans leur dimension d’origine, chassant les Noirs Parleurs, purifiant l’univers reconquis dans une orgie de feu et de courage, menant une reconquête glorieuse. Voilà Yselmir le guerrier, Yselmir le mélancolique.
Histoire
La musique et les chants embellissaient Crannog, les paroles enchantées des magiciens du verbe faisant naître mille et une illusions, alors que des lumières parcouraient le ciel et que la beauté de cette nuit d’été transportait les immortels et faisait vibrer leurs cœurs . Ô indomptable Crannog, ô inexpugnable Crannog au sommet de la montagne, refuge des combattants les plus nobles de l’univers, dont le seigneur se languissait dans ses appartements, revêtu de robes de soie rougeâtres contrastant avec son teint blafard, dégustant un nectar d’ambroisie vieilli et contemplant la vue de ces terres qui étaient les siennes. Yselmir, l’esprit ailleurs, composait quelques vers et les transformait en une chanson légère. Il caressait d’un air distrait le fourreau d’Ecthelion, sa terrible épée, comme pour la calmer et lui dire que ce ne serait plus très long.

D’ailleurs il les sentit arriver de loin, ses fidèles guerriers des Chasseurs Ecarlates, traversant les couloirs de marbre d’un pas pressé. Alors qu’ils approchaient de ses appartements il entendit leurs pas alourdis par le fardeau qu’ils transportaient, mais toujours altier, témoignant de leur démarche toujours parfaite de fées prêtes au combat en n’importe quel lieu et n’importe quel instant. Ce fut sans un mot et sans les fanfaronnades chères à leurs cœurs qu’ils jetèrent au sol, devant Yselmir, celui qui avait outragé leur seigneur, avant de repartir. C’est que toute expression triomphatrice eut été ici déplacée tant était misérable le gibier terrorisé et veule.

Un humain. Au nom déjà oublié. Yselmir et son équipage avaient croisé la route de ce primate pensant lors d’une chasse il y a plusieurs lunes de cela, fort peu de temps – quoique du point de vue de l’humain cela fasse déjà six ans – et, impressionné par le courage du mortel qui avait réussi à pénétrer dans les terres féériques et qui regardait la Chasse plus émerveillé que terrorisé, Yselmir lui avait offert, sans vraiment de raison sinon son divertissement, de les suivre à Crannong et de lui faire part de ses impressions. Cela avait été divertissant en effet de voir cette chose imbécile trébucher partout, s’extasier de bibelots sans valeur et amuser les nobles fées de ses pitreries.

Mais ce soir, sans surprise, il avait révélé sa triste nature de mortel disgracié et stupide. Harcelant une dame fée, la poursuivant tel un ignoble sycophante, il l’avait poursuivi de ses ardeurs avec la lourdeur d’un phacochère et la persistance baveuse d’une ignoble limace. Il serait mis à mort de la main du seigneur du Domaine qui avait dû demander pardon auprès de Bellera du comportement de son animal et lui offrir un présent. Mais avant il allait montrer quelque utilité. Yselmir prit la parole, face à cet être trop traumatisé et craintif pour s’exprimer, à ce mortel négligeable.

« - Humain. Il existe un rituel chez les fées, le Ol Veïd. Il permet à un offenseur de se défendre face au champion de l’offensé dans un combat à armes égales pour la suprématie et la vérité. Il est peu utilisé cependant, même en mes domaines. Il va de soi que dans ton cas l’Ol Veïd n’est point envisageable, mais j’ai pensé à une sorte de finalité adaptée à ton espèce. Pour ce que tu as fait tu devrais être jeté à nos chiens et mangé encore tout gigotant et frétillant, mais ton Ol Veïd consistera à m’écouter, à te taire, et à aider un seigneur des fées à se soulager d’un poids trop lourd à porter. Puis tu mourras sans que de souffrances il ne soit question. Ces excentricités sont mon bon plaisir, à moi qui suis sur ces contrées comme le forgeron sur son enclume.

Mais pourquoi toi ? Pourquoi un être, de toute évidence incapable d’apprécier la portée de ce qu’il entendra, d’en apprécier tout le caractère affreusement dramatique ? C’est que, ah, si j’en parlais aux miens, hors de ces appartements isolés et protégés de toute écoute, comment serait interprété un choix sur lequel, lorsque les nuits sont froides et sinistres, il m’arrive à moi-même de nourrir des doutes ? Seul le fol, pour permettre l’expression orale de ses sentiments, accepterait que son peuple ne se saute à la gorge dans un absurde déferlement d’ichor. Aussi toi, un humain, avec le simulacre de conscience véritable qui est le tien, tu m’écouteras, tu me permettras d’exprimer l’indicible et tu imiteras au tant que faire se peut un être véritablement pensant. »

Yselmir se leva dans un mouvement de soieries, se tournant dos à l’être humain, face aux grandes vitres de cristal, contemplant Crannog, comme pour nier la nature de celui à qui il parlait et imaginer une fée plutôt qu’un mortel pouilleux.

« - Imagine Crannog. Un million de fois plus grande, plus belle, plus glorieuse. Une tour perçant les cieux constellée de rubis aux lueurs éthérées plongeant un monde entier dans un perpétuel coucher de soleil. Imagine des plaines où de nobles équipages se croisaient et tiraient l’épée dans des duels animés pour le plus grand spectacle des convives venues de milliers de mondes, avant de se retrouver alors que le soleil se couche pour d’extraordinaires libations où les plus sages et les plus merveilleux des poètes nous faisaient l’insigne honneur de prendre la parole. Tel était mon monde personnel avant l’Exode, Cothagath. Conquis de haute lutte, pris à une hideuse espèce de volatiles intelligents sans grâce ni inventivité, et raffiné pour en faire l’un des joyaux les plus admirables et admirés de Féérie.

Ô Cothagath, mon amour du passé. Détruit. Souillé. Ravagé. En une seule nuit. Quand ils vinrent ? Les Noirs Parleurs. L’une de leurs premières têtes de pont ce fut-là. Je me trouvais à des mondes de distance alors, mais je vis tout grâce à la magie et ce que je vis alors… La Tour du Crépuscule, s’effondrant, mes dames massacrées et écartelées comme de la viande et… leurs paroles, car ces choses aux becs vicieux parlaient oui, et à chaque parole l’atmosphère autour d’eux se corrompait, l’air se faisait sale, sombre, sinistre, leurs mots insidieux retournaient l’esprit des uns contre celui des autres. Les amants s’entretuèrent, les chanteurs se mirent à gémir d’une voix croassante, des fées amies depuis leur sortie de l’athamée se trahirent.

En neuf de tes heures, l’un de nos mondes les plus forts n’était plus que cendres et absurdes déformations. Et cela se produisit partout, partout. Aucun monde périphérique n’échappa à la dévastation à mesure que nous menions une guerre de replis vers le centre de Féérie pour protéger la vie de ceux qui ne pouvaient ou ne voulaient se battre, pour protéger l’ensemble de nos œuvres et des nôtres. Pendant un grand nombre de vies d’hommes nous parcourûmes les cieux, brisant nos épées contre un destin qui semblait irrémédiable, goûtant pour la première fois à un absolu désespoir… »

Yselmir s’arrêta, plongé dans ses souvenirs les plus amers plus profondément qu’il ne l’avait été depuis des siècles, des larmes dorées coulant de ses yeux. L’humain crut alors tenir une occasion. Il s’empara d’une des armes qui parsemaient les appartements du guerrier qui lui faisait face et tenta de s’approcher furtivement pour le poignarder dans la nuque afin de pouvoir s’échapper. La suite se déroula en un claquement de doigt, en un clignement d’œil. Yselmir se déplaça, trop vite pour que l’œil humain ne le perçoive, désarmant l’humain et lui brisant les os des jambes avant de l’expédier contre un meuble à peu de distance de là. Cri de douleurs et geignements le perturbant, Yselmir jeta un sort fort simple, à la portée d’une toute jeune fée, pour entourer l’humain d’une bulle de silence, sans se retourner. Et continua son récit.

« - Et cependant vint à ma rencontre Thodon Fol-Forge. Un incomparable génie à l’esprit occupé à chaque instant, imaginant des choses, réalisant des œuvres qui me dépassaient de loin et me dépassent toujours. Je dirigeais alors toutes nos armées, toutes nos défenses. Il me dit avoir trouvé une faille, enfin, un moyen de combattre les Noirs Parleurs à armes égales. Il suffirait, me dit-il, d’enchanter tous nos guerriers grâce à un sort d’une extrême complexité qu’il avait élaboré et alors chacun serait le centre d’une zone de pureté qui permettrait d’annihiler les effets des… murmures, des Noirs Parleurs, de ces sons hideux qui sortaient de leurs becs pour travestir et tordre la réalité, conférant à leurs hordes un avantage insurmontable.

Mon enthousiasme était sans borne. Voilà, me disais-je, l’occasion de repousser ces viles créatures et de leur faire connaître notre courroux. Ils étaient certes des mages incroyables même sans leur Parole, et leurs guerriers étaient terrifiants, mais à armes égales et sans ce monstrueux subterfuge je ne doutais point de notre victoire finale. Je me préparais alors à donner mon aval et à faire diffuser par mes gens un message à toutes les fées combattantes les pressant de se mettre en rapport avec des mages capables d’appliquer l’œuvre de Thodon.

Mais. Il y eut quelque chose alors. Une chose incroyable. Peut-être une chose qu’aucun de mes congénères, en des éons d’existence n’expérimenta. Thodon se figea, et en même temps que lui l’univers entier. Je compris alors que ce n’était pas cela, que tout ne se figeait pas mais que moi, soudain, je n’existais plus ni dans le même temps ni dans le même espace que lui. Et alors cela me parla. Une voix. Une voix d’une puissance incommensurable appartenant à une entité que je ne fis que deviner vaguement mais dont la simple existence faillit m’ôter la raison. Et des images envahirent mon esprit en même temps que cette suprême présence.

Et ces images montraient le futur. Un futur d’extermination et de mort.  Un futur dans lequel Thodon avait fait appliquer son enchantement à toutes les fées et où les Noirs Parleurs avaient été acculés à une bataille décisive. Une bataille décisive dans laquelle cependant… d’une Noire Parole, émise par tous leurs bataillons, ils inversèrent les effets du sortilège de Thodon, grâce à des failles pré existantes, des failles qui n’existaient que parce que eux, ils l’avaient voulu. Oui, dans cette vision je nous vis, nous seigneurs fées rassemblés, nous qui comprîmes alors que nous avions été joués et que, la conquête prenant trop de temps aux yeux de nos ennemis, ils sacrifièrent les leurs en masse pour pouvoir annihiler toutes nos forces lors d’une ultime confrontation grâce à une arme qu’ils avaient subtilement introduit dans l’esprit de Thodon , lui faisant croire qu’il s’agissait d’un moyen de défense. Et une fois les défenseurs détruits, toute notre race exterminée ou réduite en esclavage sans qu’aucune fée ne puisse y survivre.

Que l’on me comprenne : je ne doutais point que ce futur soit une réalité. La chose est indescriptible et impossible à appréhender, même pour moi, mais cette vision était réelle, véridique. L’entité qui me la communiquait était-elle un ennemi des Noirs Parleurs, une sorte de concept pensant agissant contre eux ? Toute une race communiquait elle, leurs esprits réunis en un agrégat conscient ? Je ne le savais pas je ne savais rien sinon que ce futur était inexorable si l’idée de Thodon se concrétisait et qu’il ne pouvait être enrayé que d’une seule manière.

Le temps reprit ses droits. Je dégainais Ecthelion à l’instant où les réalités revinrent à la normale et je l’enfonçais dans le buste de mon ami, lui ôtant immédiatement la vie. De la même façon ce fut tout son modeste entourage qui périt de ma lame ce jour-là, avant que je n’incendie sa résidence grâce à un feu noir qui désintégra chaque particule de ses notes et chaque pensée qu’il eut pu consigner. Tant était grande en moi la confiance des miens qu’on ne me demanda pas de comptes ou presque, et que nul ne remit en doute le mensonge pourtant absurde que j’inventais à l’occasion.

Les Noirs Parleurs agirent immédiatement, parce que, du moins est ce ma pensée, voyant leur plan déjoué ils durent se résoudre à la succession de batailles isolées et accumulées qui les desservait et les ralentissait. Cette action prit la forme de renforts qui nous força à reculer plus vite qu’escompté. Au final la retraite se transforma en déroute et après de nombreuses ères de combat sans merci nous dûmes nous résoudre à une fuite bien connue vers ce monde, l’histoire, là, est connue.

Immense est ma responsabilité bien sûr. Seul à avoir vécu une expérience mystique dont je ne pourrais convaincre autrui, j’ai agi sans consulter mes pairs ni en parler à personne. Il m’est facile de savoir avec quels mots on me condamnerait : « le sortilège de Thodon aurait pu être purgé des portes dérobées insérées par les Noirs Parleurs même si cette vision était vraie » ou « la folie s’est emparée de toi suite à tes défaites ». Je suis convaincu, je sais, que non. Ils n’ont pas vécu ce que j’ai vécu, pas vu ce que j’ai vu, pas senti ce que j’ai senti, et ne pourraient comprendre.

Peut-on dire alors que de responsabilité je n’en ai aucune et que j’ai pour moi la satisfaction solitaire d’avoir sauvé mon peuple ?

Peut-être.

Mais il est une accusation qui fuserait aussi, si cela se savait. On dirait : « cette vision a été envoyé par les Noirs Parleurs eux-même qui, suite à quelque divination, ont eu connaissance de l’Arme de Thodon ».
Je sais que non. Que ce n’est pas le cas. J’ai senti la vérité. Pourtant quand vient l’hiver et que le froid s’abat, que le Solstice nous fait grâce de mille beautés mais qu’est forte la puanteur mystique émanant de la Brèche, quand la mélancolie me prend… Je ne peux m’empêcher de me demander. De me demander si cette terrible question pourrait… Si tout ce que je crois vrai peut être faux et si au lieu d’être le sauveur de ma race, j’en suis en fait… »

Le silence. Yselmir se tut. Longtemps. Des heures durant. Et des heures. Plus longtemps encore. Deux fois le soleil se coucha tandis qu’il restait statufié sans bouger d’un cil, nul n’osant interrompre ce qu’on pensait être une banale crise de mélancolie. Puis il soupira profondément. Se dirigea vers l’humain, lui brisa la nuque d’un mouvement négligeant et le jeta à l’entrée de ses appartements pour qu’on le prenne. Et s’en alla chasser. On lui avait parlé d’un monstre magique né des expériences de façonneurs désireux de lui offrir une dangereuse bête à chasser, et il se réjouissait déjà de tester encore ses capacités. Le poids sur ses épaules considérablement allégé, il chantonna alors qu’il se dirigeait vers son attraction au grand galop, suivi par la Chasse Ecarlate dans un tonnerre de sabot et de cors.
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